C'est une bien jolie histoire.
Mais ce monsier ne comprend pas le monde dans lequel les trentenaires vivent aujourd'hui. Cette effroyable bureaucratie gérontique sur le déclin.
A son époque on ramenait des gens pour qu'ils travaillent dans nos usines. Aujourd'hui on envoie les dernières machines-outils à l'étranger où elles sont maniées pour bien moins cher, ce qui satisfait pleinement les actionnaires. Tout est finance. Tout est argent. Toute valeur, y compris morale est mesurée à cette aune, convertie en dollars.
Combien vaut un jour de plaisir ? Survivre combien de temps avec tel montant ? Tout plaquer pour se pointer tous les jours non pas dans une nouvelle boite, mais bel et bien à pole emploi ? Combien rapporte un green washing ? Quel marge sur une opération écologique ?
C'est nul. Horriblement nul. On se contente de survivre sous le rouleau-compresseur du système. Sans perspective. No future (mais revu sur le mode politico-économique). Pour relâcher la pression on ouvre la soupape et on lâche les plaintes.
C'est ça que ce monsieur échoue à comprendre. A son époque, en s'endettant pour 10 ans, on se payait une fort belle demeure à l'endroit de son choix. Aujourd'hui pour 30 ans, on espère juste un pavillon standardisé dans un lotissement à moins d'une heure de bagnole de son bouleau. Et ce qu'on paie, en vérité, ce n'est pas le matériau ou la construction. C'est ce foutu terrain. Qu'on leur achète à ces vieux. Ce sont bien eux qui nous rackettent. Eux qui ont fait 10x de plus-value en 30 ans.
Mais ce n'est nullement volontaire. Ces gens là ne veulent pas racketter leurs enfants. C'est juste le système. Ils ont pas le choix. On serait à leur place qu'on ne ferait pas différemment. On ne vendrait pas sous le prix du marché.
Tout ça c'est pas inéluctable. Après tout, le système c'est à la fois les autres et nous. Y'a des choses à faire. Des choix à prendre. Mais suis pas sur que ce soit aussi simple que "Tout foutre en l'air".
Le système il te protège de plus en plus... mais c'est pas gratos. Tu lui cèdes chaque année un peu plus de te marge de mouvement. Les murs s'épaississent en empiétant sur le passage. Le couloir rétrécit d'autant.