Ah ah, dire que les ordinateurs sont cons, c'est comme dire que les neurones sont cons.
En effet, une membrane de neurone, ça ne sait que se dépolariser puis se repolariser. Ce faisant, ça permet au neurone d'opérer un calcul analogique et temporel via la dynamique des influx nerveux et la structure formée par le réseau de neurones. Finalement un neurone, ce n'est guère mieux qu'un transistor.
Et c'est donc dans cette dynamique et cette structure que se loge l'intelligence. L'équivalent des programmes informatiques.
Mais personne ne juge les neurones seuls, quel drôle d'idée !
Lorsqu'on parle d'un téléphone futé, on parle bien de l'ensemble hardware + software (matériel et logiciel, dont, évidemment, les firmwares). Les logiciels, ce sont des morceaux d'intelligence cristallisés.
D'autant plus que la beauté d'une machine de Turing universelle (dont nos ordinateurs sont des représentants) c'est qu'avec suffisamment de mémoire, on peut simuler dessus n'importe quoi, y compris nos propres cerveaux... de quoi rendre ces machines "intelligentes" dans le sens le plus anthropologique du terme.
Un téléphone bas de gamme aujourd'hui est plus intelligent qu'un cafard (et donc que les unicellulaires, les végétaux et les champignons, ça en fait du monde !).
Et puis bon, pas besoin d'être un génie pour engendrer de belles choses, complexes, adaptées et intelligentes : y'a qu'à regarder le processus de la sélection naturelle : je fais des copies avec des petits changements à l'aveugle, j'en vire une partie plus ou moins arbitrairement, je recommence. L'intelligence de ce machin réside dans le "plus ou moins arbitrairement" qui finit, au bout de milliers de cycles par sélectionner des améliorations au détriment des défauts.
Notre programmeur à nous, il est aveugle, arbitraire et lent... mais il avait plein de temps devant lui !
(En passant, y'a une expérience d'esprit qui dit qu'il y a plus de chance que notre univers repose sur une simulation se produisant dans un univers "conteneur", lui-même contenu dans un autre univers, et ainsi de suite, à l'infini, plutôt que notre univers soit un univers "autoporteur", émergeant du néant.)