Je suis complètement d'accord avec Anoup. Sauf erreur de ma part, il n'y a aucun grand prédateur au monde qui arbore des couleurs vives. Canidés, félins, plantigrades, mammifères marins, requins, oiseaux de proie, crocodiles, etc.
En revanche, les couleurs vives se rencontrent très fréquemment chez les proies (rappel : un grand prédateur n'a pas lui-même de prédateur et ne joue donc jamais ou presque le rôle de proie). Que ce soit pour indiquer une toxicité ou la feindre. Le 3e cas, celui du paon, consiste à démontrer (aux potentiels partenaires sexuels) la vitalité du sujet en s'encombrant d'un handicap "volontairement" (la queue surdimensionnée du paon l'handicape pour le vol, nombre de parades nuptiales chez ces animaux servent en grande partie à exhiber ces handicaps). Ainsi, pour un animal qui subit la prédation, se parer de couleurs vives est un handicap, l'inverse du camouflage.
Je ne sais pas pourquoi ce n'est pas le cas chez les grands prédateurs (car on pourrait très bien imaginer que des couleurs vives représentent un handicap pour la chasse). Dans certaines de ces espèces, les mâles sont même plus petits que les femelles et toujours aussi ternes (assez fréquent chez les oiseaux de proie il me semble). Peut-être est-ce simplement que la moindre tâche colorée empêche purement et simplement celui qui s'en doterait de se nourrir en étant repéré à des km.
Je ne sais pas pourquoi les perroquets sont colorés (il ne semble pas s'agir de sélection sexuelle, mais après tout pourquoi pas ?) mais je pense qu'ils peuvent "se le permettre" car ils sont majoritairement frugivore/granivore. Ils n'ont pas à craindre que leur pitance ne fuie à leur approche ! Changeraient-ils de régime alimentaire pour de la bidoche, ils devraient délaisser leur livrées colorées.
Je ne sais pas si c'est le résultat de la sélection de 5 exemples dans tout un livre, mais se limiter à la macro-faune est hyper-restrictif. Et quid des végétaux, des invertébrés, des champignons (et de tout le reste) ? M'enfin, inutile de critiquer un ouvrage que je n'ai pas sous la main. Un tel exercice en dit long non pas sur le futur (rien ni personne ne peut prévoir ce genre de choses à 10Ma, c'est même un exercice futile du point de vue scientifique, mais très amusant pour le biologiste amateur !) mais en dit beaucoup sur le présent : l'état des connaissances du moment, les valeurs et représentations de la société et plus particulièrement de leurs auteurs. Cette chauve-souris solaire ne me semble ni plus ni moins qu'une version biologique de solar impulse, le planeur solaire. La baleine têtard ressemble furieusement à la mégafaune sous-marine de Naboo (Star wars épisode I). Les corbeaux terrestre semblent tout droit sortis de la mégafaune australienne du pléistocène. Les poissons lumineux des profondeurs... semblent être un mélange entre les poissons lumineux actuels avec des poissons osseux fossiles (je les trouve particulièrement ratés : bien qu'on ne puisse pas prédire quel chemin prendra l'évolution, tout le règne animal semble tendre à "spécialiser ses segments" (qui prennent chacun une fonction et donc une forme particulière, c'est très visible chez les invertébrés, qui ont le corps découpé en segment clairement définis), là on trouve des poissons "resegmentés" : leurs abdomens sont composés de segment de même forme qui se répètent ; une forme furieusement /ancestrale/, pour qui a l'œil d'un évolutionniste).
De la science fiction en fait. Sans doute à aborder comme tel. Et ce n'est pas un dénigrement, beaucoup d'auteurs SF font grands cas des sciences et se documentent abondamment pour imaginer de façon scientifiquement plausible, quand ils ne sont pas eux-même scientifiques de profession.