Où l'on réalise que le futur ne sera pas fait d'abondance d'information (l'article pointé ne parle pas de ce sujet ou presque ; il parle surtout de donner les moyens à tout le monde de créer, ce qui fait écho à mon manque de temps pour processer tout ce que je voudrais alors même qu'une infime partie seulement de l'humanité publie). Non, en tant que boulimique de l'information, j'en ai acquis une certaine... certitude : demain sera fait de saturation informationnelle.
Trop de choses à lire, trop de choses à écouter, trop de choses à regarder, trop de choses à fabriquer, trop de choses à étudier, trop de choses à expérimenter, trop de choses à vivre, trop de chose à écrire, trop de choses à exprimer.
Aujourd'hui la catégorisation, la synthèse, la curation sont des activités prolifiques à bonne valeur ajoutée. Demain ils seront tout simplement indispensables tant le flux de données sera massif, propre à la submersion pure et simple. Et il nous en faudra de la confiance pour déléguer à un tiers non pas une partie de l'information à laquelle on s'expose, mais son intégralité. Les raisonnables chercheront à s'entourer des plusieurs curateurs indépendants les uns des autres.
Quels seront les voies et les moyens de cette confiance ? Quels rôles joueront les IA ? Quel succès auront les mouvements de retraits, d'hermitages informationnels ? Dans quelle mesure une certaine part de la population va renoncer à tenter de comprendre un monde où le signal est inondé dans un bruit tel qu'il est quasi indétectable ? Un monde où la "vérité" est littéralement noyée. Un monde où la rumeur, la superstition et la théorie du complot sont les seuls signaux suffisamment simples et forts pour émerger du bruit de fond assourdissant.