La science s'intéresse depuis peu à l'orgasme féminin (pas trop tôt). Et voici les premiers constats du point de vue évolutif.
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Beaucoup de mammifères actuels et a priori les mammifères ancestraux ont un rythme de fertilité saisonnier et les femelles n'ovulent qu'après le coït. Ce sont des espèces à accouplement "rare". La où cela devient intéressant c'est que chez ces espèces l'ovulation est déclenchée par le système clitoris/cerveau. Or on remarque que chez ces espèces, le clitoris est à l'intérieur du vagin, pas à l'extérieur. Le lien coït/"orgasme"/ovulation est très fort. Chez l'Homme et tous les mammifères qui ont adopté le cycle menstruel, qui est fortement lié à la vie social avec des représentants des deux sexes dans le même groupe (et donc des occasions d'accouplements très régulières), on remarque que le clitoris est ressorti du vagin et que l'orgasme ne lie plus du tout le coït à l'ovulation (puisqu'elle est cyclisée).
Les études suivantes apporteront de nouveaux constats et de nouvelles théories.
Wow, ce moment où on se rend compte d'un préjugé débile qui nous obscurci la vision pendant des dizaines d'années... (rien de bien impactant ici, mais bon).
Ce préjugé c'est que l'intelligence dépend de la taille du cerveau. On savait bien que la relation n'était pas totalement linéaire. On avait même constaté que les oiseaux étaient pas si cons que ça.
Mais quand même. On apprend dans cet article qu'un perroquet possède autant de neurones qu'un macaque. Une fois que c'est dit, ça parait évident. Les perroquets, ces oiseaux sociaux, extrêmement habiles, capables de vocalisations complexes, de création et d'utilisation d'outils,etc.
C'est con à dire mais j'avais jamais songé à mettre des perroquets au même niveau que des primates. Maintenant ça me parait évident.
Bref, certains scientifiques commenceraient à penser que cette optimisation de la densité de neurones (et donc a priori la puissance massique) serait due à la forte contrainte sur le poids des oiseaux (rester léger pour le vol). Ça me parait une bonne piste.
Et ça me fait penser à un autre cas de cerveau "petit" qui interroge les chercheurs depuis quelque temps : le volume du cerveau des grands sauropodes était extrêmement réduit par rapport à leur masse corporelle. (Ce qui fait que beaucoup de paléontologues ont supposé qu'ils étaient relativement stupides.) On peut maintenant supposer qu'ils aient suivi la même voie que les oiseaux pour réduire le poids de leur tête en "compactant" leur cerveau sans perdre en capacités cognitives. En effet leur tête était "perchée" au bout d'un très long cou (leur permettant comme les girafes aujourd'hui d'avoir accès à des ressources inatteignables pour les autres herbivores de poids similaire) ; chaque gramme supplémentaire demanderait de renforcer le cou, ce qui l’alourdirait d'autant plus, ce qui demanderait de le renforcer à nouveau, etc.
Bref, les diplodoci, pas si cons que ça ? Ça m'étonnerait pas.
Et pour finir, je me demande si cette densification se produit sans aucun inconvénient... après tout la densité des neurones reste un axe de contrainte évolutive même pour les mammifères. Par exemple chez Homo, cette contrainte a exercé une pression de sélection sur la largeur des hanches des femmes (pour accoucher de bébés à la tête de plus en plus large). La pression de sélection sur ce caractère existe, fut-elle moins lourde que pour les oiseaux ou les sauropodes. Est-ce que nous n'avons pas comprimé nos encéphales car les inconvénients contrebalancent les avantages ? Ou seulement parce que l'évolution de notre espèce n'a jamais exploré cette voie ?